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Le blog Les dits du théâtre

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Les dits du théâtre, le blog de l'actualité théâtrale d’aujourd'hui


La fille de Madame Angot

Publié par Dashiell Donello sur 30 Septembre 2023, 16:27pm

La fille de Madame Angot

 

Parmi les vivats du public qui saluent la fin de l’opéra-comique en trois actes «  La fille de madame Angot », nous entendons quelques huées. Elles semblent poser la question : pourquoi l’adaptation du livret original de Clairville, Paul Siradin et Victor Koning, fait hiatus entre le directoire et mai 1968 ?

C’est peut-être dans l’affirmation d’Hervé Niquet, excellent à la direction musicale, que nous pourrions avoir un élément de réponse : « c’est la vitalité de l’élan révolutionnaire et le dynamisme de la jeunesse qu’il faut servir, sans quoi on passe vraiment à côté de La fille de Madame Angot ».

Ce chef exigeant, par la subtilité de sa direction avec l’Orchestre de chambre de Paris, nous fait entendre la musique de Lecocq, avec humour, nuance, et précision. Sa  lecture de la partition va de la fougue révolutionnaire à la valse la plus classique qui soit.

Pour ne pas passer à côté de l’Opéra-comique en 3 actes de Charles Lecocq (1832-1918) créé aux Folies-Parisiennes (Bruxelles) le 4 décembre 1872, Bruno de Lavenère montre l’image figurative d’ouvriers et d’ouvrières dans les décors d’une usine automobile.

Puis dans les halles devenues, pour les besoins de l’adaptation, le cinéma de l’Odéon, où a lieu des manifestations d’étudiantes révolutionnaires pour la liberté sexuelle ; avec des slogans, banderoles et pancartes qui s’affichent sur un assemblage qui s’apparente à un échafaudage.

L’histoire est la plus simple qui soit.

Madame Angot, fameuse poissarde, s'était faite porte‑parole des Parisiens pendant la Révolution.

Après sa mort, les marchands de la Halle ont élevé sa fille qu'ils veulent à présent marier à un brave perruquier.

Mais avec son tempérament fougueux, Clairette tient de sa mère. Nous la voyons, le poing levé, revendiquer bien haut : «  je n’appartiens qu’à moi-même ».

Vous l’aurez compris Richard Brunel le metteur en scène veut être en concordance avec son temps. Il ne met pas l’histoire en noir et blanc. Les costumes des incroyables sont dans la couleur de l’arc-en-ciel,  en opposition à ce que fut la Terreur. Il dévoile la portée éminemment actuelle de cette bouillonnante fresque sociale, où se dessine le portrait d’une jeunesse combative, éprise de vérité et de liberté, peut-on lire sur le programme.

 

Pour les interprètes, Hélène Guilmette tient son rôle d’une voix fluide et bien articulée pas besoin de la traduction, ni de mégaphone pour que l’on entende et que l’on apprécie cette soprano talentueuse.

Pierre Derhet est un ténor de grande envergure et sa voix a la pureté de son Pomponnet.

Julien Behr nous donne un Ange Pitou aussi percutant dans son jeu d’acteur que dans son chant tout en variation.

Véronique Gens donne à ces notes hautes le délice de l’interdit de Mademoiselle Lange.

Toute la troupe et le Chœur Le Concert Spirituel sont dans la densité requise pour cette Opéra Comique que nous vous conseillons malgré la mauvaise humeur de quelques ronchons.

 

 

LA FILLE DE MADAME ANGOT

de Charles Lecocq

2 h 20.

Jusqu’au 5 Octobre 2023

20 heures

 

Direction musicale Hervé Niquet

Mise en scène Richard Brunel

Avec Hélène Guilmette, Véronique Gens, Pierre Derhet, Julien Behr, Matthieu Lécroart, Floriane Derthe, Ludmilla Bouakkaz, Antoine Foulon, Geoffrey Carey, Matthieu Walendzik, François Pardailhe

Orchestre de chambre de Paris

Chœur Le Concert Spirituel

 

 

Opéra Comique

1, Place Boieldieu

75002 Paris

https://www.opera-comique.com/fr

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