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Le blog Les dits du théâtre

Le blog Les dits du théâtre

Les dits du théâtre, le blog de l'actualité théâtrale d’aujourd'hui


Théâtre 2013-2020 d’Ivan Viripaev

Publié par Dashiell Donello

Théâtre 2013-2020 d’Ivan Viripaev

L’auteur d’Oxygène convoque Hamlet. Il dit à Rosencrant que le Danemark est une prison . Mais son écriture nous fait penser qu’elle serait une prison de chair, avec des artères de sang, comme gardiens des passions.

Un jeu pour de faux à la vie, à l’amour, et à l’art

 

Le théâtre d’Ivan Viripaev se joue pour de faux, comme disent les enfants. Il falsifie son écriture, pour mieux circonvenir la vérité, afin que le vrai se raconte dans l’incarnation des interprètes. Son point de vue pose son regard, sur des thèmes récurrants : la vie, l’amour, l’ivresse, Dieu, le couple, l’argent, l’art, pour les plus impliqués.

À travers le labyrinthe théâtral de la soi-disant bonne conscience, il nous perd, nous fait jouer avec lui, pour mieux nous retrouver au dénouement de l’histoire. Les questions sont maintes fois retournées, par la machine de l’absurde, pour retrouver l’endroit du sens.

L’absolu du théâtre est la condition sine qua non de sa création. C’est de cet absolu que la méconnaissance est une force. C’est de cet absolu que le rapport au monde, par le regard d’un enfant, est toujours nouveau, malgré son inconnue dans la variation de la problématique humaine.

Le contemporain ne se créer que dans l’espace-temps de la vie ; où tout est relié à tout.

Dans Ovni, une autre question se pose : comment un auteur pourrait écrire une pièce, alors qu’il n’existe que sous les traits d’un acteur qui le joue ? Peut-être que l’auteur est cet extraterrestre que quatorze individus croient rencontrer ?

L’attente déçue ne vient-elle pas, in fine, de leur fantasme ?

Il faudra bien qu’ils comprennent que la réalité existe. Si ce qui n’arrive pas n’est pas ici, il est possible que la chose soit dans un avenir heureux. Mais comme le dit le professeur de Conférence iranienne : « (…) je caractériserai le problème iranien, comme l’opposition diamétrale entre deux conceptions du monde. Entre deux regards absolument différents portés sur le développement de l’humanité. J’appellerai cela l’opposition entre deux orientations essentielles : « traditionalisme religieux » et « rationalisme humaniste ». Ou comme plaisantait un jour, un de mes collègues belge, deux forces s’affronte : Allah et Coca-Cola. ».

Ivan Viripaev n’est pas un juge, ni un moraliste. Pour plaisanter à notre tour, nous pourrions dire qu’il se fout de l’hôpital et de la charité et les renvoie dos à dos.

Le couple est l’exemple même de la question : comment entrer en contact ? Insoutenables longues étreintes, c’est selon l’univers : l’impulsion. Ici, l’écriture prend la forme d’un dialogue avec soi-même, le personnage se parle à la troisième personne : « Monica. - pourquoi est-ce que je ne ressens aucune vie à l’intérieur de moi ? Parce que tu as perdu le contact, répond l’univers avec une belle voix de femme. Il y a de la vie à l’intérieur de toi, sans quoi tu ne serais pas en vie ; mais tu ne ressens pas le contact avec la source. (…) Et c’est quoi la source de toute chose ? demande Monica ». Le sexe laisse les couples dans l’ignorance réciproque de leur personne. Monica ne sait toujours pas, au bout de deux ans, si Charlie as déjà mangé des huîtres. Alors, ils pensent et se laissent étreindre dans cette méconnaissance.

Pour avoir un résultat positif, un baiser, à n’en point douter, serait un moyen réel de contact, mais cela rendrait-il heureux la femme, l’homme et le monde en général ? Ce baiser, qui rapprocherait ce couple, ne serait-il pas un désir qui s’éteindrait par l’illusion d’une fin heureuse ?

Barbara dit dans Laligne solaire : « il semble que ce moyen n’existe pas, chéri, sinon tout le monde l’aurait utilisé et aurait arrêté de se chier l’un et l’autre sur la tête ». Finalement, la ligne solaire de ce couple est peut-être dans ce jeu de rôles, où Barbara devient Zoïa et Werner incarne Zigmund ?

Les jeunes personnages des pièces de Viripaev pourraient-ils devenir ce septuagénaire de Juillet : « meurtrier sadique qui poignarde son voisin, décapite un clochard sous un pont, démembre un prêtre qui lui a donné refuge puis dévore par amour une infirmière dans l’hôpital où il est interné ».

L’auteur d’Oxygène convoque Hamlet. Il dit à Rosencrant que le Danemark est une prison . Mais son écriture nous fait penser qu’elle serait une prison de chair, avec des artères de sang, comme gardiens des passions.

En filigrane, chez Viripaev, il y a toujours un propos de théâtre. Juste de l’art / Entertainment, est un texte sur ce sujet. Elle et Lui, assistent à une représentation théâtrale : « Elle. – Ma question est la suivante, quand on figure l’amour, est-ce qu’au moment de cet acte de figuration de l’amour, surgit à ce même moment, du vrai amour, c’est-à-dire, je voulais demander, faut-il pour bien figurer l’amour, aimer pour de vrai  ? (Pause.) Lui. – Je pense que non. […] »

Ce sont des spectateurs comme vous et moi. Il n’est donc pas étonnant qu’Ivan Viripaev pose la question de la figuration dans cette pièce.

Pour parler comme l’auteur, notre question est la suivante : quand on figure Ivan Viripaev, est-ce qu’au moment de l’acte de sa figuration, il surgit du vrai théâtre ? Notre réponse est oui. Redoutablement oui ; et vivement recommandé par Les dits du théâtre.

 

Théâtre 2013-2020 d’Ivan Viripaev

 

Les solitaires Intempestifs

https://www.solitairesintempestifs.com

 

Théâtre 2013-2020 d’Ivan Viripaev

Un jeu pour de faux à la vie, à l’amour, et à l’art

 

Le théâtre d’Ivan Viripaev se joue pour de faux, comme disent les enfants. Il falsifie son écriture, pour mieux circonvenir la vérité, afin que le vrai se raconte dans l’incarnation des interprètes. Son point de vue pose son regard, sur des thèmes récurrants : la vie, l’amour, l’ivresse, Dieu, le couple, l’argent, l’art, pour les plus impliqués.

À travers le labyrinthe théâtral de la soi-disant bonne conscience, il nous perd, nous fait jouer avec lui, pour mieux nous retrouver au dénouement de l’histoire. Les questions sont maintes fois retournées, par la machine de l’absurde, pour retrouver l’endroit du sens.

L’absolu du théâtre est la condition sine qua non de sa création. C’est de cet absolu que la méconnaissance est une force. C’est de cet absolu que le rapport au monde, par le regard d’un enfant, est toujours nouveau, malgré son inconnue dans la variation de la problématique humaine.

Le contemporain ne se créer que dans l’espace-temps de la vie ; où tout est relié à tout.

Dans Ovni, une autre question se pose : comment un auteur pourrait écrire une pièce, alors qu’il n’existe que sous les traits d’un acteur qui le joue ? Peut-être que l’auteur est cet extraterrestre que quatorze individus croient rencontrer ?

L’attente déçue ne vient-elle pas, in fine, de leur fantasme ?

Il faudra bien qu’ils comprennent que la réalité existe. Si ce qui n’arrive pas n’est pas ici, il est possible que la chose soit dans un avenir heureux. Mais comme le dit le professeur de Conférence iranienne : « (…) je caractériserai le problème iranien, comme l’opposition diamétrale entre deux conceptions du monde. Entre deux regards absolument différents portés sur le développement de l’humanité. J’appellerai cela l’opposition entre deux orientations essentielles : « traditionalisme religieux » et « rationalisme humaniste ». Ou comme plaisantait un jour, un de mes collègues belge, deux forces s’affronte : Allah et Coca-Cola. ».

Ivan Viripaev n’est pas un juge, ni un moraliste. Pour plaisanter à notre tour, nous pourrions dire qu’il se fout de l’hôpital et de la charité et les renvoie dos à dos.

Le couple est l’exemple même de la question : comment entrer en contact ? Insoutenables longues étreintes, c’est selon l’univers : l’impulsion. Ici, l’écriture prend la forme d’un dialogue avec soi-même, le personnage se parle à la troisième personne : « Monica. - pourquoi est-ce que je ne ressens aucune vie à l’intérieur de moi ? Parce que tu as perdu le contact, répond l’univers avec une belle voix de femme. Il y a de la vie à l’intérieur de toi, sans quoi tu ne serais pas en vie ; mais tu ne ressens pas le contact avec la source. (…) Et c’est quoi la source de toute chose ? demande Monica ». Le sexe laisse les couples dans l’ignorance réciproque de leur personne. Monica ne sait toujours pas, au bout de deux ans, si Charlie as déjà mangé des huîtres. Alors, ils pensent et se laissent étreindre dans cette méconnaissance.

Pour avoir un résultat positif, un baiser, à n’en point douter, serait un moyen réel de contact, mais cela rendrait-il heureux la femme, l’homme et le monde en général ? Ce baiser, qui rapprocherait ce couple, ne serait-il pas un désir qui s’éteindrait par l’illusion d’une fin heureuse ?

Barbara dit dans Laligne solaire : « il semble que ce moyen n’existe pas, chéri, sinon tout le monde l’aurait utilisé et aurait arrêté de se chier l’un et l’autre sur la tête ». Finalement, la ligne solaire de ce couple est peut-être dans ce jeu de rôles, où Barbara devient Zoïa et Werner incarne Zigmund ?

Les jeunes personnages des pièces de Viripaev pourraient-ils devenir ce septuagénaire de Juillet : « meurtrier sadique qui poignarde son voisin, décapite un clochard sous un pont, démembre un prêtre qui lui a donné refuge puis dévore par amour une infirmière dans l’hôpital où il est interné ».

L’auteur d’Oxygène convoque Hamlet. Il dit à Rosencrant que le Danemark est une prison . Mais son écriture nous fait penser qu’elle serait une prison de chair, avec des artères de sang, comme gardiens des passions.

En filigrane, chez Viripaev, il y a toujours un propos de théâtre. Juste de l’art / Entertainment, est un texte sur ce sujet. Elle et Lui, assistent à une représentation théâtrale : « Elle. – Ma question est la suivante, quand on figure l’amour, est-ce qu’au moment de cet acte de figuration de l’amour, surgit à ce même moment, du vrai amour, c’est-à-dire, je voulais demander, faut-il pour bien figurer l’amour, aimer pour de vrai  ? (Pause.) Lui. – Je pense que non. […] »

Ce sont des spectateurs comme vous et moi. Il n’est donc pas étonnant qu’Ivan Viripaev pose la question de la figuration dans cette pièce.

Pour parler comme l’auteur, notre question est la suivante : quand on figure Ivan Viripaev, est-ce qu’au moment de l’acte de sa figuration, il surgit du vrai théâtre ? Notre réponse est oui. Redoutablement oui ; et vivement recommandé par Les dits du théâtre.

 

Théâtre 2013-2020 d’Ivan Viripaev

 

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https://www.solitairesintempestifs.com

 

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