La petite fille que le soleil avait brûlée, d’Andrise Pierre

La petite fille que le soleil avait brûlée

Andrise Pierre, dramaturge, enseignante, féministe, est maître en Lettres modernes. Elle a édité,  aux Éditions espaces 34, « La petite fille que le soleil avait brûlée ».

Cette pièce, lauréate 2022-2023 du comité du Quartier des Autrices et des Auteurs (QD2A) d’Ivry-sur-Seine, et prix SACD de la dramaturgie francophone en 2020 sous le titre « Elle voulait ou croyait vouloir et puis tout à coup elle ne veut plus ! ».  Nous avons été bouleversés par son authenticité.

La nièce de Yole revient dans son pays natal pour faire une demande très spéciale à sa tante : porter sa robe de mariée le jour de son propre mariage.

- je me suis souvenue des histoires que me contait ma tante, celle de la petite fille voyageuse que le soleil avait brûlée.

Quand la nièce découvre la robe nuptiale tachée de sang et déchirée, un souvenir lui revient : on lui disait qu’elle ressemblait à sa tante posant sur une photo en robe de mariée.

« Les codes sociaux ne sont qu’entraves ». Cette citation était inscrite à la première page de son livre de chevet.

- lorsque ma tante défit un grand sachet ressemblant davantage à celui des poubelles, je compris le bien-fondé de ses critiques.

- il fallait que tu la voies par toi-même. Cette robe ne pourra que te porter malheur.

Pour nous conter l’histoire de Yole, par qui tout se révèle, Andrise Pierre va par les témoignages et les anaphores analyser  la culture du viol, dans une société qui n’a jamais remis en question le patriarcat et sa violence envers les femmes.

Le père par le boulanger : « et ce soir-là, la veuve connut une nuit d’amour avec une ferveur qui ressemblait plus à de la violence ».

Ce n’est pas rien de dire que le patriarcat est un système dont la cohérence structure notre société.

Une dimension essentielle de cette domination masculine passe par le contrôle de la sexualité, via un discours fait par des hommes pour les hommes, banalisant les violences sexuelles et discréditant les femmes qui en sont victimes.

« La petite fille que le soleil avait brûlée » de Andrise Pierre est un texte essentiel pour que la parole des femmes soit défendue hautement et sans exception.

Avec  Andrise Pierre, nous disons : qu’on ne vienne pas une fois de plus lui raconter que la violence à l’encontre des femmes n’est plus d’actualité parce qu’on n’entend pas la voix des victimes. (…) assez d’encaisser la culpabilité et la honte d’avoir été une victime, une violentée. Le violeur ce n’est pas yole, c’est l’autre ».

Nul besoin de vous dire l’urgence de lire ce texte.

La petite fille que le soleil avait brûlée, d’Andrise Pierre

Éditions espaces 34

5, place du Château

34270 Les Matelles

France

https://www.editions-espaces34.fr/spip.php?page=espaces34_livre&id_article=2013