Toi, de Pascal Rambert, quand avec un peu de foi, la fiction parle vraie

Pascal Rambert nous révèle l’origine de Toi : « depuis de nombreuses années je veux travailler avec Valéria Bruni-Tedeschi. Quand elle était à Nanterre à l’école de Patrice Chéreau j’étais à Chaillot à l’école d’Antoine Vitez. (…) Alors on s’est vus et on a décidé de faire cela : je vais écrire une déclaration d’amour d’une fille pour sa mère ».

Toi, pièce pour une actrice seule en scène, a été créer pour que Valéria Bruni-Tedeschi vive les mots de Pascal Rambert. Les mots d’une fille à sa mère : « Sa mère est sa vraie mère. Marisa Borini. Elle est celle qui joue du piano sur un grand Bosendorfer entre les silences de sa fille. C’est à elle que les mots sont destinés. Et c’est Valéria qui les vit ».

Valéria met du faux dans la fiction et du vrai dans son art

Nous savons que Pascal et Valéria se sont parlé pour que cette fiction résonne comme une vraie confession. Cette petite fille que Valéria aurait pu être, nous confie l’amour et l’admiration qu’elle a pour sa mère : « parfois tu vois je m’assois ici et je te regarde je te parle je regarde ton dos (…) je m’assois ici à la même place et que je te regarde jouer ».

Aucune faute chez la petite fille, seulement le ressenti d’être seule et impuissante face au piano grand Bosendorfer. La mère, dans son paradis, se demande comment on s’est occupé de son enfant : ma petite fille adorée mon génie la tragédie de ma vie mon ratage ». Une enfant du refus, droite sur son tabouret, son seul compagnon, qu’elle aura traîné toute sa vie. Une mère qui ne peut comprendre sa fille parce que cette mère habite le royaume : « est une personne impossible terrible extrêmement violente avec ceux qui n’ont pas les clés du Royaume ».

Toi, c’est l’occasion pour Pascal Rambert de parler d’art et de la place qu’il prend quand on est une petite fille qui, dans les coulisses, écoute et voit sa mère jouer de dos.

À la façon de Louis Jouvet, quand il parlait de son art dans Entrée des artistes en 1938, Valéria met du faux dans la fiction et du vrai dans son art, car rien n’est faux au théâtre, il suffit d’avoir un peu la foi.

Toi, une belle histoire d’amour, dans le souvenir d’une petite fille assise sur un tabouret, dans les coulisses d’un Royaume.

Toi de Pascal Rambert

Les Solitaires intempestifs

1, rue Gay-Lussac

25000 Besançon

https://www.solitairesintempestifs.com